La loi du 9 avril 2024, dite « habitat dégradé », introduit plusieurs dispositions importantes pour la gestion des copropriétés en difficulté. Elle vise à renforcer les outils de prévention et de traitement des situations de dégradation dans les immeubles collectifs. Voici les principaux points de cette loi :

1. Prévention et détection des difficultés

La loi introduit des mécanismes renforcés pour détecter et prévenir les difficultés financières des copropriétés. Elle permet la désignation de mandataires ad hoc dès les premiers signes de difficulté, avant même que la situation ne devienne critique. Ces mandataires ont pour mission de rétablir une gestion saine et de proposer des solutions adaptées pour éviter l’aggravation des problèmes.

2. Intervention des administrateurs provisoires

En cas de situation plus grave, la loi facilite la nomination d’administrateurs provisoires. Ceux-ci peuvent être désignés par le tribunal pour gérer la copropriété et mettre en œuvre les mesures nécessaires à sa restructuration. Cette intervention vise à assurer la continuité de la gestion et à éviter l’effondrement financier de la copropriété.

3. Facilitation des travaux de rénovation

Pour encourager la rénovation des immeubles dégradés, la loi simplifie les procédures d’emprunt collectif. Désormais, les syndics peuvent plus facilement obtenir des prêts pour financer des travaux importants, notamment ceux liés à l’amélioration de la performance énergétique. Cette mesure vise à faciliter l’accès aux financements pour des projets souvent coûteux mais essentiels pour la préservation et l’amélioration des bâtiments.

4. Digitalisation et simplification administrative

La loi introduit plusieurs mesures de simplification administrative, telles que la digitalisation des notifications et des convocations d’assemblées générales. Cette modernisation administrative permet de réduire les délais et les coûts, et de faciliter la communication entre les copropriétaires et le syndic.

5. Régulation des relations entre copropriétaires et syndics

Une autre disposition notable est la possibilité pour le conseil syndical de résilier le contrat de syndic en cas de manquements graves, sans attendre l’assemblée générale annuelle. Cette mesure vise à renforcer le contrôle des copropriétaires sur la gestion de leur immeuble et à améliorer la transparence et la responsabilité des syndics.

6. Lutte contre les impayés

La loi met en place des outils renforcés pour lutter contre les impayés de charges. Elle prévoit des procédures accélérées pour le recouvrement des créances, permettant d’engager rapidement des actions en justice en cas de non-paiement. Cette disposition vise à sécuriser les finances des copropriétés et à éviter les situations de blocage financier.

7. Soutien aux copropriétés en difficulté

Enfin, la loi prévoit la création de dispositifs de soutien spécifiques pour les copropriétés très dégradées. Ces dispositifs peuvent inclure des subventions, des prêts à taux réduits, ou l’intervention de structures publiques pour accompagner la restructuration de la copropriété. L’objectif est de permettre aux copropriétaires de bénéficier d’un appui technique et financier pour redresser leur situation.

En conclusion la loi du 9 avril 2024 représente un ensemble de mesures ambitieuses pour traiter les problèmes des copropriétés dégradées. Elle combine prévention, intervention rapide et soutien financier pour assurer la pérennité des immeubles collectifs et la qualité de vie des habitants. En facilitant les rénovations et en renforçant les outils de gestion, elle vise à prévenir les dégradations et à soutenir les copropriétés en difficulté.

Source : Loi 9 avril 2024 dite « habitat dégradé » et ses dispositions principales concernant la copropriété – Cabinet BJA | Avocats à la cour (bjavocat.com)